Québec, je me souviens …

Chez nous autres québecois, le 24 juin n’est pas un jour comme les autres. Il est plus grand, plus fort et encore plus puissant, car ici la saint-jean est aussi la fête nationale du Québec ! Surtout pas de confusions avec la fête nationale du Canada, qui elle a lieu le 1er juillet. Vous ne rêvez pas, il y a bien deux fêtes nationales au Québec, soit deux jours fériés, deux semaines d’affilée avec week-end de trois jours ! Dès que je rentre, j’écris un courrier au conseiller régional pour lui proposer d’instaurer la fête nationale de la Bretagne !

Toujours est il que pour cette grande occasion, moi, Antoin, Pierre, Maxime (voir son article) et Étienne (voir le sien) avions décider d’aller fêter ça dans la capitale Québécoise, la ville de Québec, située à trois heures de route de Montréal. La fête qui y a lieu est, parait-il, immense et très animée ! C’est aussi une occasion pour moi de tester le covoiturage en tant que passager, ne le pratiquant en France qu’en tant que conducteur. Nous sommes donc parti le jeudi aprem’ avec André Pierre et Nadia, sa blonde, qui au vu de leur voiture semblaient apprécier le tunning. A l’intérieur de celle-ci, de bons gros haut-parleurs qui ont su égayer notre trajet. Étrangement celui-ci aura finalement duré moins de trois heures, le style de conduite de notre chauffeur étant du genre à doubler des amis à lui à fond par la droite (ici on a le droit), en leur faisant un fuck par la vitre …
Arrivés à destination, nous le remercions d’une accolade virile, qui malheureusement n’aura pas suffit à lui faire oublier que nous lui devions 30$ pour le trajet.

Attention les stroumphs, Gargamel est là !

Devenez ridicules juste avec un habit !

Une fois arrivés à Québec, il pleut à grosses gouttes, et nous allons poser nos affaires à notre première auberge de jeunesse : « l’autre auberge ». L’ambiance y est très familiale, et nous y faisons la connaissance de Louise, qui nous voyant trempés, nous prête pour quatre deux magnifiques ponchos bleus contre la pluie.

Ainsi parés de cette magnifique tenue, nous nous rendons donc en centre ville, puis aux plaines d’Abraham, où les concerts gratuits ont lieux, pour plonger en plein cœur de la fête. Autour de nous, beaucoup de gens vêtus en bleu et en blanc, des fleurs de lys, des drapeaux québécois … bref, tout le monde est bien là pour célébrer le Québec !

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Cependant lorsque nous arrivons, il y a des policiers partout qui fouillent les gens et empêchent le rentrée d’alcool sur les plaines. En effet le maire de Québec, Régis Labeaume, a décidé de cette petite nouveauté peu de semaines avant l’événement, afin de rendre la fête moins dangereuse, et surtout de laisser le monopole de la vente d’alcool aux vendeurs présents sur place … Toujours est il qu’avec cette mauvaise surprise plus la pluie abondante, la fête nationale à pris l’eau. A en croire les journaux, nous sommes vraiment passés la mauvais année, la fréquentation de l’événement ayant soudain été divisée par cinq à cause de cela !

Sinon c’était quand même bien sympa. Comme le veut la tradition, un feu géant était allumé pour la saint-jean. Sur la scène principale, les artistes québécois défilaient. Entre autres, il y avait le super groupe Les Trois Accords, avec un chanteur black interprétant « Elle s’appelait Serge« , ou encore « Dans mon corps de jeune fille, il y a du changement » (le décalage sur scène était alors très marrant à voir). Évidement d’autres groupes que je ne connaissais pas, avec plus ou moins d’accent québécois, et plus ou moins de texte. Dans l’ensemble pas trop, quand on voit apparaître sur l’écran qui sert de karaoké géant les paroles « les fesses (x7) », on se pose vraiment des questions sur la valeur de cette fête nationale !

Forte récompense à qui saura me dire qui est ce mec derrière qui s'incruste sur la photo ...

Métal !!!

Nous migrons donc rapidement vers la zone nommée party clandestine, où la musique y était plus intéressante. En vrac, quelques petits chapiteaux avec de l’électro, de la techno, et une grande scène pour les groupes de rock, de punk et de métal. Les derniers à s’y produire étaient un groupe qu’Antoin et Etienne connaissaient déjà, et qui étaient visiblement très attendus.

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Il s’agissait du groupe de métal québecois Anonymus. Ces derniers chantent en québecois, et insistent sur le fait qu’il faut défendre la langue française. Un de leur speech entre deux morceaux était d’ailleurs qu’écrire une chanson en anglais est simple, alors qu’écrire en français est un art, car il faut trouver les bons mots.

Le décalage entre accent québécois et métal pouvait faire sourire les français. Ainsi, un de leur morceau de métaleux est intitulé « Tabarnak », et était précédé d’un speech amusant :

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Une fois la party terminée, nous rentrons à l’auberge à pied, toujours sous la pluie, et nous couchons bien tard. Ayant réservé les auberges un peu tardivement, nous avions trois réservations différentes et étions dans l’obligation d’en changer tous les jours. Après un petit contre-temps du au fait que nous étions partis sans rendre les clés de la chambre, nous arrivons à l’auberge du vendredi : « Couette et Café à la Québécoise ». Celle-ci est tenu par Robert, ancien combattant et militant Québécois. Celui-ci nous résumera l’histoire de la ville de Québec, et tiendra des propos qui pourraient choquer de jeunes oreilles canadiennes comme « ici c’est le Québec, pas le Canada, vous ne trouverez pas de drapeau canadien chez moi ! » ou encore « si ça fait 400 ans qu’on a pas appris l’anglais c’est qu’on en a pas envie ostie ! ».

Tout ce qui est drole se termine par une bonne chute !

Chutes de Montmorency.

Après cette installation, direction les chutes de Montmorency. Celles-ci se situent à quelques kilomètres de Québec, dans un environnement naturel, plutôt bien préservé, et pas trop envahi par les touristes. De plus, les chutes de Montmorency sont les plus hautes du Québec, bien plus que celles du Niagara, bien que moins connues car moins larges et avec moins de débit.

Un pont permet de passer au dessus des chutes, et un escalier d’y descendre agréablement en prenant des photos à chaque paliers. Arrivé aux pieds des chutes, cela mouille bien, et les grands escaliers paraissent tout de suite nettement moins accueillant quand il s’agit de les remonter.

Je n'ai pas compté les marches, mais j'aurais pu ...

Les escaliers pour descendre au pied des chutes.

Mes muscles, c'est du vent !

Au pied des chutes, y fait tout mouillé !

Nous rentrons de cette ballade trempés, et nous décidons d’aller dans le centre de Québec. Pour y accéder, nous passons une porte fortifiée, l’intérêt de Québec étant justement d’être une ville fortifiée, possédant une citadelle, et autrefois entièrement entourée de remparts.

Celle ci ne possède malheureusement pas de machicoulis ...

Porte Saint-Jean.

Les créateurs de South Park buvaient donc de la bière ...

Oh my god, they kill Kenny ...

Nous nous arrêtons ensuite manger une raclette dans un restaurant conseillé par Étienne, puis allons digérer dans un pub. J’y découvre la bière Kilkenny, que je n’ai pas particulièrement appréciée, mais qui mérite d’être citée puisque c’est de là que vient la fameuse réplique de South Park : « Oh my god, they kill Kenny ! ».

Nous rentrons ensuite à l’hôtel faire sécher nos affaires et un gros dodo.

Le lendemain matin, nous nous voyons dans l’obligation de nous lever tôt pour faire le check-out et prendre le petit déjeuner, un brunch préparé par Robert. Nous y rencontrons un couple franco-allemand qui nous explique préférer les bed & breakfast aux hôtels, car l’ambiance y est plus humaine et chaleureuse. Nous changeons ensuite pour une dernière fois de lieu, et allons en dortoir dans une auberge de jeunesse. Le première impression était moins bonne que les précédentes, ambiance un peu industrielle, et le gérant n’étant pas disponible à notre arrivée.

Moi ze croyais que c'était une rue et ze me suis cogné dans le mur !  *snif*

Peinture murale.

Nous décidons ensuite d’aller explorer la ville de Québec. Sur les conseils de Robert, nous commençons par visiter la plus vieille épicerie du Québec toujours en activité. Nous déambulons à nouveaux dans les petites ruelles commerçantes du vieux Québec, puis nous allons au vieux-port. Au marché du vieux port, nous dégustons du cidre et du vin glacé, typique d’ici puisque ce sont les produits de vendanges qui sont réalisées lorsque les fruits sont gelés, le résultat est très sucré.

Autre lieu intéressant, le château de Frontenac, qui domine la ville. Celui-ci est un hôtel luxueux, mais ouvert à tous, puisqu’il s’y trouve de nombreuses boutiques. Nous avons ainsi pu profiter d’un panorama sur le fleuve Saint Laurent, à travers de larges baies vitrées au niveau du bar. Nous avons aussi bien sur fait toutes sortes de poses débiles en des endroits stratégiques et luxueux de ce lieu.

Très remarquable également, la gare de Québec. Construite en 1915, c’est donc un monument historique du Canada. La déco est ancienne et magnifique, et la gare encore utilisée :

 

Le castor se brule la queue !

Pauvre Castor ...

Pour le goûter, nous mangeons dans une enseigne typiquement canadienne, dont Pierre nous a parlé, j’ai nommé « Queue de Castor ». Il s’agit d’une pâtisserie de la forme d’une queue de castor, dont la pâte est frite dans l’huile. La pâte devient donc très craquante. Ensuite, celle-ci est recouverte d’un nappage sucré, qui peut-être du Nutella, du sirop d’érable … L’une des recettes s’appelle queue de castor du président Obama, en référence au passage de celui-ci dans cette enseigne, lors de sa visite du Canada.

Le tout se révèle donc très bon, mais est vraiment très gras, limite écœurant. Le décoration du magasin est faite avec des couleurs bonbons, et des portraits de personnages mangeant des queues de castor. Voici quelques photos :

 

 

 

En quête d’un vrai repas, nous mangeons ensuite des sushis dans un resto japonais, puis nous retournons à l’auberge. Nous tombons sur le gérant, qui nous récite son speech d’accueil sur ce qu’il faut voir à Québec. Mais finalement, c’est grâce à lui que nous apprenons la présence en ville du cirque du Soleil.

J’en avais beaucoup entendu parlé, sans pour autant pouvoir les voir en vrai, vu les temps d’attente pour réserver et le prix où sont habituellement les places. Mais ici à Québec, ville natale du cirque du soleil, les représentations ont lieu tous les soirs de l’été, du mardi au samedi … gratuitement ! Enfin, la municipalité leur a donné 34 millions de dollars pour qu’ils fassent le spectacle gratuitement !

Bon après un guitariste qui porte une jupe ...

Un bassiste bien balèze !

Le spectacle était en extérieur, sous un pont, avec en plus un décor urbain. Celui-ci durait une heure, et malgré la pluie, il y avait beaucoup de spectateurs, certains venus à Québec spécialement pour les voir. Leur créneau est le cirque contemporain, c’est à dire que plus que de cirque, il s’agit plutôt d’un spectacle grandiose avec plein d’artistes. Il y a une histoire, des danseurs pour les transitions, des musiciens et des chanteurs pour faire la trame sonore, et bien sur de supers effets lumineux et décors projetés qui s’intègrent parfaitement à l’ensemble. Le tout est basé sur le ton de l’humour et de la convivialité, le publique ayant parfaitement sa place, « toute photo est … fortement recommandée et le flash souhaité, pour mettre de l’ambiance et contribuer à la magie de la soirée » (dixit un présentateur).

Quant aux artistes de cirque, ils sont simplement impressionnants, que ce soit le funambule qui s’amuse à se mettre sur la tête sur son fil, les jongleurs qui se font du passing avec trois diabolos d’un bout à l’autre de la scène, la fille qui fait tourner six cerceaux en même temps un peu partout autour de son corps, le couple qui fait des portés tout en finesse comme s’ils ne pesaient rien, ou encore les acrobates qui font du trampoline et courent sur les murs, un peu à la manière de matrix. Bref, on s’en prends plein les yeux, alors si vous passez par là un été, allez les voir !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Son rire diabolique me laissait penser qu'il n'avait pas mangé de pâtes depuis fort longtemps ...

Même la pluie semblait faire partie du décor ...

Le dimanche, il nous fallait repartir. Mais avant cela, nous sommes allés faire un petit tour du coté des plaines d’Abraham, où les scènes étaient en train d’être démontées. Nous avons ainsi pu nous réveiller en douceur avec l’air frais du matin et un peu d’activité physique, qui consistait à s’approcher de petites marmottes pour pouvoir les shooter (avec l’appareil photo j’entends). Ensuite, direction le parlement national du Québec, pour une petite visite guidée, avant de rentrer à Montréal.

Est ce parce que les sénateurs sont tous morts ?

La chambre des sénateurs, qui n'est plus utilisée.

La chambre des députés.

Pour plus de photos, vous pouvez toujours aller voir la galerie, mais maintenant sur cette nouvelle adresse !

Voilà, au final ce fut un week-end bien sympathique, Québec est une très belle ville à visiter le temps d’un week-end !

London Elektricity – Just One Second

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2 réponses à Québec, je me souviens …

  1. antoin dit :

    Dis donc y a plus beaucoup de nouveauté par ici.

  2. Kwi dit :

    Rectification : Les sénateurs n’utilisent plus leur chambre car les sièges n’étaient pas très confortable pour y dormir.

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